Vous avez sans doute déjà vu la formule «vols vers nulle part» apparaitre dans vos recherches de voyage. Ce nouveau concept est devenu une tendance importante des voyageurs et évidemment, j’ai voulu en savoir plus avant d’essayer si cela me convenait. Bon, disons-le tout de suite, vous ne parcourrez pas des milliers de kilomètres pour explorer une culture et une destination différente. Mais alors, c’est quoi? Découvrons ensemble cette nouvelle tendance étonnante.
Je prends l’avion pour le plaisir de prendre l’avion !
C’est un peu la base du vol vers nulle part. En effet, vous embarquez puis décollez (jusque-là tout est normal) direction nulle part ! L’avion va en effet rester au-dessus de la ville (ou une région ou un pays) qu’il survole pendant plusieurs heures en tournant au-dessus.
Les pros de cette tendance mettent en avant le fait que cela permet de sauver le trafic aérien très impacté par la pandémie de Covid-19. La baisse rencontrée serait en moyenne de 60% et les compagnies aériennes ont voulu réagir pour ne pas sombrer (cela permettrait aussi aux pilotes de conserver leurs licences et aux personnels de rester compétent) . Les frontières étant régulièrement fermées, elles ont donc imaginé un vol qui ne sort pas du territoire et même mieux qui ne dépose pas de potentiels porteurs du virus de la Covid ailleurs. Alors quoi de mieux que faire un tour (au sens propre) au-dessus d’un lieu ? Selon le temps dont vous disposez, vous pouvez survoler la ville où vous êtes ou partir un peu plus loin. Ainsi, par exemple, la compagnie australienne Qantas propose un vol de 7 heures qui survole la grande barrière de corail, l’Uluru, Sydney ou encore la Byron Bay. Ce vol a inauguré la nouvelle tendance voyage et a eu un succès phénoménal à la sortie du premier confinement. Même si le prix de ce petit tour en l’air était de plus de 650 euros !
D’autres compagnies ont suivi comme All Nippon Airways, Eva Air, Royal Brunei Airlines ou Singapour Airlines. Et ces vols dits panoramiques (et effectués officiellement en toute sécurité) ont connu un succès incroyable et sont devenus la tendance du moment.
Alors c’est bien ou pas ?
Bon, vous vous en doutez, évidemment, avec ces vols pas de découverte de nouvelles cultures, pas de possibilité de partager avec des inconnus du bout du monde. Bref, cela retire énormément de l’intérêt du voyage (enfin de mon point de vue).
Mais pour certains, le vol vers nulle part a été la seule solution pour décoller. Alors quoi, cette tendance voyage est-elle une bonne solution pour s’envoler ? Si, on veut. Vous pourrez toujours me dire que l’on peut rencontrer de nouvelles personnes dans l’avion, simplement en restant assis. (Je vous accorde que ce n’est pas faux). Une discussion pourra démarrer avec votre voisin et vous aurez ainsi la possibilité de partager avec lui. Cela peut être une façon de découvrir d’autres personnes plus proches.
Mais beaucoup ont protesté contre ces vols qui ont marqué la tendance Covid-19. En effet, pour tous ceux qui mettent la protection de la planète au premier plan, ces vols sont des sources de pollution incroyable. De nombreuses voix se sont alors élevées pour protester. L’avion est, en effet, un gros producteur de CO2 et l’utiliser pour rester sur place semblait alors aux défenseurs de l’environnement être une aberration.
Les vols vers nulle-part ont pu se présenter comme une solution pour les vrais addicts des voyages dans le ciel et des aéroports et il est vrai que découvrir ou redécouvrir son pays vu d’en haut peut être très intéressant. D’autant que certaines compagnies ont proposé d’autres prestations pour compléter la découverte. Royal Brunei propose ainsi un vol de 85 minutes au-dessus des merveilles du pays avec un dîner composé de gourmandises locales (formule Dine and Fly).
Mais cela reste une tendance tendancieuse. Car en dehors du survol de belles zones touristiques que l’on ne voit pas de la même manière d’en bas, les voyageurs restent en vigilance et ne vont donc pas parler avec leurs voisins (c’est d’ailleurs une des recommandations des compagnies : rester dans son coin et regarder par le hublot sagement).
Alors cette tendance va-t-elle durer ? Rien n’est moins sûr car on prend l’avion avant tout pour aller ailleurs (enfin c’est mon cas) et découvrir de nouvelles choses (et puis danser en avion est trop dangereux !). Mieux vaut peut-être faire preuve de patience pour profiter pleinement de ses voyages et des paysages et personnes que l’on peut rencontrer dans un autre pays sans polluer inutilement.
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